Une mention méconnue des Mélingues du Taygète

 

Hélène Glykatzi-Ahrweiler

 

 

Bulletin de correspondance hellénique. Volume 86, livraison 1, 1962. pp. 1-10

 

 

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L’abondante littérature sur les Slaves en Grèce, plus particulièrement sur la tribu des Mélingues (1), installée avec celle des Ezérites dans la Laconie (contreforts du Taygète), n’a pas tenu compte des renseignements fournis par une inscription du XIVe siècle, provenant d’Oitylon de Laconie, foyer de cette peuplade. Cela s’explique en premier lieu par la transcription erronée, notamment en ce qui concerne le nom des Mélingues, donnée par A. Kirchhoff dans le tome IV du Corpus Inscriptionum Graecarum ; ensuite par la façon dont il a présenté l’inscription : copie et transcription occupent la plus grande partie de la page 354, à la suite du lemme du n° 8769, qui annonce, au bas de la page 353, une inscription d’Hiérapolis de Phrygie ; cependant le n° 8767, p. 353, contient seulement le lemme et le commentaire de l’inscription d’Oitylon, dont le texte, comme le note d’ailleurs l’éditeur, est à la page suivante. Cette présentation, due sans doute aux exigences de la mise en pages, est à l’origine de l’erreur commise par F. Cumont, qui considère notre inscription comme provenant de Hiérapolis de Phrygie (2); Judeich a été ainsi amené, curieusement, à la reprendre parmi celles de Hiérapolis, sans d’ailleurs méconnaître sa véritable origine et sans la faire figurer dans ses indices (3),

 

 

(1) Bibliographie récente par S. Kougéas, Περί τῶν Μελιγκῶν τοῦ Ταϋγέτου, ἐξ ἀφορμῆς ἀνεκδότου βυζαντινῆς ἐπιγραφῆς ἐκ Λακωνίας, dans Πραγματεῖαι Ἀκαδημίας Ἀθηνῶν, t. XV, 3, 1950, pp. 1-31. Depuis, cf.

·       D. Georgakas, Byzantinische Zeitschrift (citée dorénavant B.Z.), XLIII, 1950, pp. 301-330;

·       H. Grégoire, Byzantion (cité dorénavant Byz.), ΧΧI, 1951, pp. 240 sq. et p. 280;

·       P. Lemerle, Byz., XXI, 1051 (fasc. 2 paru en 1952), p. 345-6;

·       H. Grégoire, dans Nouvelle Clio, t. III, 1052, pp. 293-205.

 

Cf. également,

·       Bon, Le Péloponnèse byzantin jusqu’en 1204 (Bibl. Byz., Études, I), Paris, 1051, Index s. v. Mélingues;

·       D. Zakythinos, Le Despolat Grec de Morèe, t. II, Athènes, 1953, Index s. v. Μελιγῶν δρόγγος, Μελιγῶν ζυγός.

 

Sur les Slaves en Grèce et dans le Péloponnèse, cf.

·       Zakythinos, Οἱ Σλάβοι ἐν Ἑλλάδι, Athènes, 1945, et le travail capital de

·       M. Vasmer, Die Slaven in Griechenland, dans Abh. d. Preus. Akad. d. Wiss., 1941, Phil.-Hist. Klasse, n° 12. Voir aussi

·       I. Dujcev, Les Slaves et Byzance, dans Études historiques à l’occasion du XIe Congrès intern. des Sciences hisloriques, Sofia, 1960, pp. 31-77.

 

(2) F. Cumont, Les inscriptions chrétiennes de l’Asie Mineure, dans Mélanges d’Archéologie et d’histoire de l’École de Rome, XV, 1895, pp. 245-299, n° 133.

(3) C. Humann, C. Cichorius, W. Judeich, F. Winter, Altertümer von Hierapolis, Berlin, 1898 : Inscriptions, par W. Judeich, p. 76, n° 23.

 

1

 

 

2

 

et Ramsay la mentionne dans la liste des documents épigraphiques concernant la Phrygie en soulignant toutefois l’erreur de F. Cumont (1). Une nouvelle édition de cette inscription d’Oitylon, qui concerne les Mélingues, apparaît nécessaire.

 

* * *

 

«Fac-similé» de Le Bas // «Fac-similé» de Kirchhoff

 

 

            Le texte. Notre unique source est la copie épigraphique donnée par Le Bas-Waddington, parmi les inscriptions, pour la plupart des épitaphes païennes, provenant d’Oitylon de Laconie (2). Le texte montre qu’elle était gravée (ou peinte) dans une église dédiée à saint Georges : une enquête sur place permettrait peut-être plus de précision (3).

 

 

(1) W. Ramsay, The cities and bishoprics of Phrygia, Oxford, 1897, t. II, p. 552, n° 417. Ramsay considère, à juste titre, la consécration d’une église à Hiérapolis, en 1331/2, date de notre inscription, comme une «impossibilité historique».

(2) Le Bas-Waddington, Voyage archéologique en Grèce el en Asie Mineure en 1843-1845: Inscriptions, t. II, p. 57, n° 279. La copie provient vraisemblablement de la commission scientifique envoyée en Morée par le gouvernement de la Restauration (expédition Blouet-Abel); cf. là-dessus, Le Bas-S. Reinach, Voyage archéologique en Grèce el en Asie Mineure: Monuments, Paris, 1888, p. xi sq.

 

(3) L’église doit être cherchée aux environs d’Oitylon, et pas nécessairement dans la ville même. Parmi les églises de Laconie et plus particulièrement du Magne, étudiées par R. Traquair (Laconian medieval churches, dans Ann. of the British School of Athens, t. XV, 1908/9, pp. 174 sq.), par H. Megaw, (Byz. architecture of Mani, ibid., t. XXXIII, 1937, p. 152 sq.), par A. Orlandos (Ἀνατολίζουσαι βασιλικαὶ τῆς Λακωνίας, dans Ἐπετηρὶς Ἑταιρ. βυζαντ. Σπουδ., t. IV, 1927, pp. 343 sq.), des églises dédiées à Saint-Georges se trouvent à Kitta et à Dryalos (cL B. Traquair, op. cit., pp. 181, 187, et croquis cartographique de la région, p. 178). Je n’ai pu consulter le travail de Marie Sôtèriou, Βυζαντινὰ μνημεῖα τῆς Λακεδαίμονος, dans Λακωνικά, t. I, 1932, p. 15 sq. Sur les sources concernant Oitylon, cf. IG, IV, I, p. 240, pour l’antiquité ; Phrantzès, Bonn, p. 130 ; Isidore de Kiev, éd. W. Regel, Analecta Byzantino-russica, St. Pétersbourg, 1891, pp. 65-66 (et là-dessus le travail critique de G. Mercati, Scritti d’Isidoro il cardinale ruteno, Roma, 1926 = Studi e Testi, n° 46). Sur le site de la ville, cf. Leake, Morea, t. I, p. 314 ; et sur les forteresses médiévales de la région, Kevin Andrews, Castles of the Morea, Princeton, 1953, pp. 35-39, et p. 243.

 

 

3

 

Notons seulement que l’inscription, provenant également d’Oitylon, donnée par Le Bas- Waddington sous le n° 280, à la suite de la nôtre, est présentée de la meme manière, dans un rectangle, et date de la même époque : Kirchhoff l’édite (CIG, IV, n° 9297) comme épitaphe de l’époque byzantine tardive. Elle se trouvait vraisemblablement au même endroit que la nôtre ; elle nous aide de toute manière à éclaircir certains problèmes (1) que pose l’inscription des Mélingucs, dont nous allons nous occuper.

 

Oitylon de Laconie. Le Bas-Waddington, Voyage Archéologique, t. Il, p. 57, n° 279. Ed. A. Kirchhoff, CIG, t. IV, n° 8767, lemme p. 353, copie épigraphique et transcription, p. 351 = W. Judeich, Altertümer von Hierapolis, p. 76, n° 23. Bibl. F. Cumont, Les inscriptions chrétiennes de l’Asie Mineure, dans Mélanges d.’Archéologie el d’Histoire de l’École de Rome, t. NV, 1895, pp. 275, 295, n° 133. W. Bainsay, The cities and bishoprics of Phrygia, t. II, p. 552, n° 417.

 

 

1 + Ἔτη ,ςωμ’ + Ἐπεὶ βασιλείας Ἀνδρωνίκου τοῦ υἱοῦ κ[υρ]ίου Μιχαὴλ τοῦ Παλαιολόγο[υ]

2 καὶ θειωτάτου σευαστοῦ. Τέλει τῶν Μελήγγων κὺρ Κωνσταντίνου τοῦ Σπανὶ καὶ κὺρ Λαριγκᾶ τοῦ (Σ)-

3 λαβούρι καὶ Ἄννης. + Ἅγιε Γεώργιε σκέπε τοὺς εὖ στήσοντα[ς] καὶ ἀνακαινύσαντας τὸν θεῖόν σου ναόν.

4 Μνίσθητει Κ(ύρι)ε τοῦ δούλου σου κατὰ τὸν νόμον σου τοῦ Κοπωγὶ κ[αὶ] τῆς συμβίας αὐτοῦ Ἐλεύνης. ἀμήν +

 

            Lege: ligne 1 ἐπὶ ; l. 3 στήσαντας, ἀνακαινίσαντας ; l. 4 μνήσθητι. Nous n’avons pas incorporé dans la transcription les lettres qui figurent dans la marge de gauche : nous en parlerons plus loin.

 

On peut hésiter pour l’accentuation des patronymiques. Kirchhoff, suivi par Judeich, écrit Σπάνι et Κοπώγι ; nous adoptons Σπανὶ à cause de la forme Σπανὸς dérivée de Σπανὶς-ῆς, et Κοπωγὶς d’après Σπανίς, ainsi que Λαβούρις d’après Ἀβούρις-ης (2). Pour Laringas, vraisemblablement en rapport avec λάρυγξ, la forme Λαριγκᾶς semble préférable à Λάριγκας ; mais comme le nom est écrit avec ι, et non υ, il peut avoir une autre origine, et dans ce cas Λάριγκας serait possible.

 

A ma connaissance, celte inscription n’a donné lieu à aucune étude. Le fait que nous n’avons aucun moyen de savoir où, et dans quel état, se trouve actuellement la «pierre» oblige à accepter le texte de la copie donnée par Le Bas-Waddington, et reproduite dans CIG et ici. Mais il apparaît aussitôt que Kirchhoff a fait une erreur qui enlevait a l’inscription tout son sens pour l’historien en interprétant comme une abréviation de μεγαλοπρεπεστάτων (3) le mot Μελήγγων qu’il ne comprenait pas.

 

 

(1) Cf. ci-dessous, Prosopographie, p. 6.        (2) Cf. ci-dessous, Prosopographie, p. 6.

(3) W. Judeich, op. cit., p. 76, n° 23 : με[γαλοπρεπεστάτ ?]ων.

 

 

4

 

En outre, il a corrigé le nom propre Ἐλευνης en Ἑλένης, correction non nécessaire, d’autant que les personnes mentionnées dans notre inscription sont d origine étrangère.

 

La traduction littérale est alors la suivante :

 

+ Année 6840 + Sous le règne d’Andronic, fils de kyrios Michel Paléologue, el empereur très divin ; par la contribulion des Mélingues, kyr Constantin Spanis, el kyr Larigkas Slabouris, et Anne. + Saint Georges, protège ceux qui ont bien rétabli el restauré ton temple divin. Souviens-toi, Seigneur, de ton serviteur selon la loi Kopôgis, et de sa femme Eleunè (= Helene?). Amen +

 

On remarquera que l’inscription, dont l’ensemble est délimite par un rectangle, comporte deux parties, séparées par une croix. Kirchhoff les a distinguées en les numérotant 1 et 2. La première partie constitue une inscription commémorative de la réfection d’une église, laite en 6840 (= 1331/2), sous le règne d’Andronic, fils de Michel Paléologue, par les soins de trois personnes, parmi lesquelles une femme (elle figure bien sur le meme plan que les autres), qualifiées ensemble de Mélingues. La seconde comporte deux invocations : l’une, adressée par les trois personnes susnommées à saint Georges, sous le vocable duquel se trouve 1 église reconstruite ; l’autre, adressée au Christ par un personnage caractérisé, d’après une expression d’origine biblique comme «serviteur du Seigneur selon sa loi», et par sa femme. Cette dernière invocation occupe la dernière ligne qui, d’après la copie épigraphique de Le Bas-Waddington, semble d’une gravure moins soignée, plus grêle et plus hâtive. Kirchhoff y voit une addition commémorant des personnages qui effectuèrent seulement des travaux d’embellissement à l’église déjà restaurée (1). Mais le fait que Kopôgis et sa femme s’adressent au Christ, et non à saint Georges, et surtout l’absence de croix devant l’invocation de Kopôgis et la place de «amen» à la fin de l’ensemble, montrent que la dernière ligne ne peut pas avoir été ultérieurement ajoutée ; en outre la formule : δοῦλος σου κατὰ τὸν νόμον σου (du Seigneur) qui précède le nom de Kopôgis, ainsi que l’absence du qualificatif kyr et du prénom, laissent plutôt supposer que Kopôgis et sa femme sont d’un rang social inférieur à celui des restaurateurs de l’église ; on a l’impression que ces derniers ont permis à des personnes d’un rang inférieur au leur, mais appartenant à leur entourage, de s’associer à leur prière ; on soupçonne là des rapports de dépendance que d’autres documents permettront de préciser (2).

 

Parmi les termes employés, deux, τέλει et σευαστός, font difficulté. Faut-il transcrire τέλει (datif de τέλος), comme le fait Kirchhoff, ou τελεῖ (du verbe τελῶ, qui signifierait, ici, appartenir) ? Sans doute τέλος n’est guère attesté pour désigner les dépenses d’une construction : on emploie dans ce cas δαπάναις, ἐξόδοις, συνδρομῇ, ἀναλώμασι, ou κόποις, πόνοις, μόχθοις, πόθῳ, ou encore φροντίδι, προνοίᾳ, συνεργίᾳ, σπουδῇ, ἐπικουρίᾳ, etc.

 

 

(1) CIG, IV, p. 353, n° 8767.

(2) Cf. ci-dessous, p. 7.

 

 

5

 

Il semble néanmoins préférable ici au verbe τελῶ. Il doit désigner, comme l’a remarqué Kirchhoff (1), une sorte de contribution des restaurateurs, les Mélingues mentionnés, à la reconstruction de l’église Saint-Georges : tiré du langage fiscal, il désigne un versement en espèces (2).

 

En ce qui concerne le terme σευαστός, ou plutôt σεβαστός, il est évident qu’il se rapporte, ainsi que le qualificatif solennel θειώτατος, à Andronic, empereur régnant, et non à son père Michel Paléologue, empereur défunt, qualifié simplement de kyrios (3). Précédé de l’adjectif θειώτατος, le terme σευαστὸς est employé ici comme nom, et non comme épithète , autrement dit, il tient la place de αὐτοκράτωρ ou βασιλεύς. Sans doute σεβαστός, mais précédé de πανσέβαστος, désigne au XIVe siècle un rang modeste dans les dignités (4). Mais la nature de notre document n’exclut pas un emploi archaïsant : les textes épigraphiques, souvent pompeux et grandiloquents, font maintes fois usage de termes tombés en désuétude (5). C’est de la meme façon, par un archaïsme semblable, qu’on serait tenté d’expliquer les curieux sigles monogrammatiques ΤΛβΥ, qui occupent la marge gauche à la hauteur des lignes 2 et 3 : en restituant ΦΛ(Α)B(IO)Y, on aurait le praenomen Φλάβιος, qui à haute époque entre dans le groupe habituel des praenomina de l’empereur régnant (6). Simple hypothèse, actuellement invérifiable : notons seulement que les titres impériaux καῖσαρ, φλάβιος, αὔγουστος, σεβαστός, extrêmement fréquents dans l’épigraphie des premiers siècles de notre ère, devaient être connus du lapicide d’Oitylon; c’est en effet de la quantilé des stèles gravées qu’il y vit que le moine Isidore, futur métropolite de Kiev, déduisit l’ancienneté du site d’Oitylon (7), pendant son séjour dans le Péloponnèse en 1415/6 (8).

 

 

(1) CIG, IV, p. 353. n° S767.

(2) A noter que le verbe τελῶ = verser, d’où τέλος = versement, est employé dans une inscription tardive de même nature que la notre, provenant de Mystra : cf. G. Millet, dans Bulletin de Correspondance Hellénique (cité dorénavant BCΗ), 23. 1899, p. 130, n° XXIV.

(3) Κύριος au lieu de κῦρ(ις), emploi peu fréquent, est d’un usage tardif et non officiel (cf. à titre d’exemple, Miklosich-Müller, Acta et Diplomata, cité dorénavant MM, t. III, pp. xx, xxi, 68 rubrique, et surtout, p. 126 dernière ligne). Dans notre inscription, la transcription κυρίου et non κυροῦ ou κῦρ, est certaine. Vraisemblablement on a employé ici cette forme inhabituelle pour distinguer la personne impériale des autres personnes qualifiées de κῦρ.

(4) Si l’on ponctuait avant σευαστὸς ce terme se rapporterait aux Mélingues ; on aurait alors : «Ceci (= chapelle) appartient (τελεί) au sébaste des Mélingues...»; à rapprocher avec la dignité : ἐπὶ Βουλγάροις σεβαστότης (cf. Pachymère, Bonn, II, p. 444).

(5) Cette habitude est très fréquente surtout dans la nomenclature impériale (cf. à titre d’exemple les qualificatifs attribués aux divers empereurs, dans CIG, Index). On trouve le même usage archaïsant de divers termes dans les éloges, les poésies, et même dans les préambules des textes législatifs. Sur un emploi tardif de σεβαστὸς = empereur, cf. aussi Anne Comnène, éd. Loeb, t. III, p. 132, en rapport avec t. III, p. 127.

(6) Attesté même à une époque tardive (Xe siècle) : cf. F. Dölger, Das byz. Mitkaisertum ..., p. 125, et du même, Die Entwicklung d. byz. Kaisertitulatur, dans Byz. Diplomatik, Ettal, 1956, p. 130 sq. Sur l’emploi tardif de αὔγουστος. cf. à titre d’exemple, M.M., t. III, pp. 5, 8, etc.

(7) Cf. des reproductions des stèles gravées, épitaphes, provenant de Laconie (Magne et Oitylon), dans Le Bas-S. Rcinach, Voyage archéologique ; Monuments, Paris, 1888, pl. 97 et 98.

(8) W. Regel, op. cit., pp. 65-66 ; S. Lampros, dans Néos Hellènomnèmôn (cité dorénavant N. Hell.), t. I, 1904, pp. 269-270 ; D. Zakythinos, Le Despotat..., t. II, Athènes, 1953, pp. 12-13, et note 1. Sur les écrits d’Isidore de Kiev, et. G. Mercati, op. cit.

 

 

6

 

Ce même témoin note que la population de cette ville ἀρχαία καὶ ἑλληνίς est composée de non Grecs (ἀλλ’ ὁ δῆμος οὐχ Ἑλλήνων) qui ne peuvent être que les Mélingues de notre inscription (1).

 

* * *

 

            Date. Prosopographie. L’inscription d’Oitylon commence par la date : ,ςωμ’, an du monde 6840, 1331/2 de notre ère (2). Entre la date et la croix qui marque le commencement du texte, il y a, d’après la copie, un blanc. On pourrait penser qu’il était primitivement occupé, soit par le chiffre des unités dans l’an du monde, soit par l’indiction. Cependant il semble plus vraisemblable que le lapicide a laissé exprès un vide, afin de mieux marquer le commencement du texte. Il n’y a donc pas lieu de douter de la date 1331/2, d’autant plus qu’elle est confirmée par les autres données du texte (3). L’empereur régnant en 1331/2 est bien Andronic III Paléologue (1328-1341), fils de Michel IX (1282-1320); en outre la carrière de Constantin Spanis, connue par d’autres sources, montre que les années 1335-1338 constituent un terminus ante quem.

 

La famille de Spanos ou Spanis, parmi les plus importantes des Mélingues du Taygète, nous est connue par diverses sources réunies par P. Lemerle et D. Zakythinos (4). En 1278, un Michali Spano est mentionné dans un acte vénitien comme gouverneur d’Androuvista (5).

 

 

(1) W. Regel, op. cit., p. xlviii, identifie ces «barbares» aux Albanais; D. Zakythinos, op. cit., II, p. 13, note 1, admet qu’il s’agit, des Maniotes ; il faut préciser qu’il s’agit de l’élément slave de la région (Σκῦθαι d’après Isidore), c’est-à-dire des Mélingues de notre inscription, ou des «Sclaui de Magna» des Vénitiens (cf. E. Gerland, Neue Ouellen z. Geschichle d. Erzbistums Patras, Leipzig, 1903, p. 161, l. 13). Ils sont vraisemblablement les mêmes que les δυσπειθεῖς ὑπόφοροι καὶ δυστράχηλοι (Λακεδαίμονες), ces ἀλλόκοτοι βάρβαροι d’Euthyme Malakès, qui dans le XIIe siècle se montraient hostiles au représentant du gouvernement central (cf. A. Papadopoulos-Kérameus, Noctes Petropolitanae, St. Pétersbourg, 1913, p. 145).

 

(2) H. Megaw, continuant le travail de R. Traquair sur les églises du Magne, où plusieurs inscriptions sont étudiées par Dawkins, décrit, d’une manière très insuffisante, une inscription peinte sur le narthex de l’église des Taxiarques à Karouda, qui portait les noms des restaurateurs et la date , très proche de notre date . La remarque cependant de H. Megaw, «below the inscription ... is the date» (Ann. of the Brit. Sch. of Ath., XXXIII, 1937, p. 152), semble écarter l’hypothèse qu’il s’agit de l’église de Saint-Georges, qui pourrait avoir entretemps changé de vocable, et de notre inscription.

 

(3) F. Cumont, op. cit., p. 295, n° 133, fait suivre la date 1332 d’un point d’interrogation.

 

(4) D. Zakythinos, op. cit., t. II, pp. 27-28 ; P. Lemerle, L’êmirat d’Aydin, Byzance et Occident, Paris, 1957, pp. 103-105. Le patronymique Spanos-Spanopoulos, désignant à l’origine un homme imberbe, est très fréquent aussi en dehors du Péloponnèse ; cf. à titre d’exemple, M.M., t. IV, pp. 20 sq., 165, 184, 187-189, 225, 226, 278 (Spanoléon); Migne, Patrologia Graeca, t. CXIX, col. 896; G. Trinchera, Syllabus, graec. membr., Naples, 1865, p. 499; N. Hell., XI, 1914, p. 405, etc. Par contre la forme Spanis ou Spanès semble désigner uniquement la famille du Taygète.

 

(5) Tafel-Thomas, Urkunden z. älteren Handels- und Staatsgeschichte d. Republik Venedig (cité, Tafel-Thomas, Urkunden), t. III (= Fontes Rerum Austricarum, Diplomataria el Acta, t. XIV), Vienne, 1857, p. 233 : «Johanni de Pagnagio, habitatori Corono, derobato ... per Michal Spano capitaneum in Anduvista». A remarquer que dans le même document (ibid., p. 232) i est question des marchands vénitiens de Coron dépouillés de leurs biens par les gens de la région de «Magna», de «Gisterna» et de «Belforte», forteresses situées «in partibus Sclavonie» : précison géographique importante, car elle ne figure pas à propos d’Androuvista. En outre la fonction et la forme du nom de Michali Spano (et non Spani), attesté ainsi à un moment où la famille des Mélingues s’appelle et est désignée dans les sources grecques et latines comme Spany, Σπανὶς-ῆς, font penser que Michali Spano, fonctionnaire byzantin de la région d’Androuvista, est d’origine grecque, sans rapport avec la famille des Mélingues, qui semble avoir adopté la forme Spanos- Hispanos beaucoup plus tard (XVe siècle). S’il en est ainsi, il faut admettre que la famille Spanos, installée ensuite en Italie (XVe-XVIe siècles), désignée dans les sources occidentales comme originaire de Coron (cf. N. Hell., t. VIII, 1912, pp. 448, 451), n’est pas la même que celle d’Oitylon, restée, semble-t-il, sur place (cf. ci-dessous, p. 8).

 

 

7

 

En 1296 le prince Florent de Hainaut s’accorde avec

 

«Spany, un puissant homme des Esclavons qui estoit sire de la Gisterne et des autres chatiaux entour»,

 

pour occuper la forteresse de Saint-Georges dans la région de Kalamata investie par les Slaves de la Morée qui, d’après, le gouverneur byzantin de Mystra, étaient des gens indépendants et «tiennent par eaux seignorie par thirannie» (1). Constantin Spanis enfin nous est connu par une inscription de même nature que celle d’Oitylon, trouvée par S. Kougéas à l’église Saint-Nicolas au lieu-dit Kampinari, au Nord d’Oitylon : datée de 1337/8, l’inscription de Kampinari mentionne comme fondateur de l’église le pansébaste tzaousios du drongos des Mélingues, Constantin Spanès, et sa femme Marie (2). Il n’y a aucun doute que ce personnage est le même que le restaurateur de l’église Saint-Georges d’Oitylon. D’après les renseignements de l’inscription de Kampinari, Constantin Spanis a dû, avant 1337/8 et après 1331/2, se marier, acquérir le titre de pansébaste, ce qui lui donne droit au qualificatif πανευγενέστατος (3), et exercer la fonction militaire de tzaousios (4) du drongos des Mélingues (5), c’est-à-dire commandant de la région montagneuse du Taygète. C’est justement le territoire gardé par les soldats mis sous les ordres de Constantin Spanis, qui fut attaqué, comme l’a démontré P. Lemerle, par Umur, alors émir d’Aydin,

 

 

(1) Chronique de Morée, éd. Lorgnon, Paris, 1911, p. 278, § 701.

(2) Éditée avec un riche commentaire par S. Kougeas, dans Πραγματεῖαι τῆς Ἀκαδημίας Ἀθηνῶν, t. XV, 1950, pp. 1-34.

(3) Il est qualifié ainsi dans l’inscription de Kampinari ; cf. S. Kougéas, op. cit.

(4) Sur le terme Τζαούσιος, cf. S. Kougéas, op. cit., pp. 16-18; G. Arnakis, Οἱ πρῶτοι Ὀθωμανοί, Athènes, 1947, p. 60, n. 74; et surtout, G. Moravcsik, Byzantinoturcica2, Berlin, 1958, II, s.v. Τζαούσης. Pour les toponymies Τσαούση en Laconie, cf. aussi Βυζαντίς, I, 1909, p. 677 ; et Δελτίον Ἱστορ. καὶ Ἐθνολ. Ἐταιρ. Ἑλλάδος, VI, 1901, p. 393.

 

(5) Dans l’inscription de Kampinari, le terme Mélingues se rapporte à δροῦγγος, il a autrement dit, une valeur géographique, il désigne les défilés, le col (δροῦγγος = ζυγός), qualifiés par le nom de la peuplade qui les habitaient ; plusieurs autres δροῦγγοι, défilés, existaient dans le Péloponnèse et la Grèce continentale, ils ne formaient pas tous obligatoirement une circonscription militaire à part, comme c’était le cas pour celui des Mélingues (Taygète) : même phénomène pendant les époques précédentes avec les Κλεισοῦραι, terme géographique désignant les défilés. Certaines κλεισοῦραι, notamment celles qui sont situées dans les régions frontalières, ont constitué des circonscriptions militaires à part; cf. H. Ahrweiler-Glykatzi, dans BCH, 84, 1960, pp. 81-82.

 

 

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au printemps de 1335 (1). Retenons cette date, elle est importante pour la carrière de Constantin Spanis, et pour les rapports des Mélingues avec les autorités byzantines de l’époque.

 

Des représentants de la famille Spanis > os sont attestés au XVe siècle comme bénéficiaires d’un privilège accordé par une argyrobulle, dont l’authenticité a été contestée ; elle est datée de mars 1440, et attribuée au despote Constantin ou à Théodore (2). L’original de ce document, aujourd’hui perdu, se trouvait en 1850 entre les mains d’un évêque d’Oitylon, retenons ce renseignement, qui le tenait d’une famille de son diocèse, descendante des bénéficiaires. Donnons une brève analyse de ce document, car il peut éclairer les rapports de Kopôgis de notre inscription avec les restaurateurs de l’église Saint-Georges d’Oitylon : le despote permet aux frères Nicolas et Théodore Hispanos (3) de posséder Théodore Kompis (4), habitant chez eux «comme dans une famille», dans les memes conditions qu’ils possédaient suivant un document antérieur, le père de Théodore, Pierre Kompis, devenu alors vieux et incapable de travailler (5). — Les rapports de dépendance de la famille Kompis envers celle de Hispanos < Spanos < Spanis, font penser aux liens de Kopôgis de notre inscription avec, les Mélingues restaurateurs de l’église Saint-Georges d’Oitylon, et notamment avec le premier mentionné Constantin Spanis. On pourrait même se demander s’il ne faudrait pas voir sous le nom Kopôgis, si la lecture est bonne, la forme antérieure du patronymique, alors hellénisé, Kompis, attesté ainsi au XVe siècle. L’argyrobulle nous donnerait ainsi les noms des descendants directs de Constantin Spanis et du Kopôgis de notre inscription : hypothèse sans doute, mais appuyée par la provenance commune, la ville d’Oitylon, de l’inscription et de l’argyrobulle. Il est en tout cas établi qu’il ne faut plus douter de l’authenticité du document qui attribue Kompis à la famille Spanos. Cette dépendance quasi héréditaire se révèle importante pour l’étude du statut social en vigueur chez les Mélingues : elle rappelle d’une manière curieuse les liens qui unissaient les «faméllioi» des Maniotes du Taygète à leurs maîtres, les «niklianoi» (6).

 

 

(1) P. Lemerle, op. cit., p. 103-105.

(2) S. Lampros, Παλαιολόγια καὶ Πελοποννησιακά, t. IV, Athènes, 1930, pp. 15-10; S. Kougéas, op. cit., p. 19, et note 7. Analyse et commentaire par D. Zakythinos, Le Despotat..., t. II. pp. 208-209 : l’auteur doute de l’authenticité du document.

(3) Forme vraisemblablement hellénisée, équivalant à Spanos < Spanis : cf. P. Lemerle, op. cit., p. 101, note 4 : l’auteur ne partage pas les doutes sur l’authenticité de l’argyrobulle.

(4) Le patronymique Κονπῦς et Κομπῆς est aussi attesté en Thrace, dans un document de 1291 mentionnant un πρωτοσεβαστος τῶν Βουλγάρων : cf. N. Hell., t. VII, 1910, pp. 11-15.

(5) D. Zakythinos, op. cit., t. II, p. 209. A remarquer que l’expression μεθ’ ἧς στράτας (traduite : selon les conditions), qui a paru, à juste titre, étrange à D. Zakythinos, est à rapprocher d’une autre, ἔχω στράτα ( = avoir le droit), employée dans un document du XIVe siècle du couvent de Saint-Jean-Prodromou du mont Ménécée, éd. A. Guillou, dans Bibl. Byzantine, Documents, 3, Paris, 1955, n» 37, 1. 4.

(6) Cf. D. Zakythinos, op. cit., t. II, pp. 210-211, avec la bibliographie.

 

 

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Le restaurateur de l’église Saint-Georges d’Oitylon mentionné en second, Larigkas (S)labouris (1), est inconnu par ailleurs. Il est probable que Larigkas, «celui qui a un larynx robuste», est un sobriquet attribué à un homme criard ou à la voix désagréable (2). Pour le patronymique, la correction de λαβούρι, donné par la copie Le Bas-Waddington, en (Σ)λαβούρι semble certaine : à la fin de la ligne 2 il y a trace d’une lettre insuffisamment déchiffrée ; en outre l’inscription qui suit la nôtre dans Le Bas-Waddington, et qui provient, nous l’avons vu, du meme endroit, parle d’une Σλαβουροπούλα (3), descendante sans aucun doute de la famille Σλαβούρι. Le patronyme Slabouris, inconnu par ailleurs, doit être rapproché d’Abouris, forme postérieure dissimulant l’origine slave, si bien mise en évidence par la forme Σλαβούρις. En effet la famille Abouris est attestée au XVe siècle sur les confins du Taygète : un Nicolas Abouris est mentionné, au milieu du XVe siècle, comme acquéreur d’un bien appartenant à une des plus importantes familles de la région, les Dermokaïtès, apparentés alors aux Paléologues ; un André Abouris est connu, en 1436, comme notaire de Patras ; la famille a été par la suite installée dans les îles ioniennes (4). De toute façon il est certain que les restaurateurs de l’église Saint-Georges d’Oitylon appartiennent à des familles importantes, par leur puissance ou par leur richesse, des Mélingues du Taygète : ils prennent, au XVe siècle, une part active à la vie du Péloponnèse.

 

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            Les Mélingues et les autorités byzantines au XIVe siècle. Il est hors de doute que le terme Mélingues (5) dans l’inscription d’Oitylon n’a qu’un sens ethnique, dépourvu de signification géographique, à la différence de l’inscription de Kampinari. On ne peut même pas penser qu’il désigne un corps d’armée stationné alors dans la région du Taygète, puisque parmi les personnes qualifiées de Mélingues figure une femme. Dans notre inscription, le terme Mélingues ne peut désigner que le groupe humain auquel appartiennent les personnes citées :

 

 

(1) Les deux noms places entre deux καί, mot qui sépare chaque personne citée dans l’inscription, désignent sûrement la même personne.

(2) Sauf si le patronymique est Λάριγκας (et non -ᾶς), et Σλαβούρις un surnom indiquant l’origine slave de la famille.

(3) Cf. CIG, t. IV, n° 9297 = Le Bas-Waddington, Voyage Archéologique : Inscriptions, t. II, n° 280.

 

(4) Sur la famille Abouris-ès, cf. N. Hell., t. VI, 1909, p. 471; D. Bagiakakos, Μανιᾶται εἰς Ζάκυνθον, dans Ἐπετηρὶς Ἀρχ. ἹΙστορίας Ἑλλην. Δικαίου, t. V, 1954, pp. 51, 56; du même, Μεσσήνιοι εἰς Ζάκυνθον, dans Μεσσηνιακὰ γράμματα, Kalamata, 1956, p. 91 ; mentions dans les sources byzantines : M.M., t. III, p. 258 = S. Lampros, Παλαιολόγια καὶ Πελοποννησιακά, t. IV, p. 231 ; et D. Zakythinos, op. cit., t. II, p. 128, note 1.

 

(5) Sur l’étymologie du terme, cf. S. Kougéas, op. cit., p. 22 sq. (origine grecque) ; H. Grégoire, dans Nouvelle Clio, III, 1952, pp. 293-295, propose une étymologie slave : le terme Mélingues désignerait les habitants d’une terre crayeuse, marneuse, calcaire, comme le terme Ezérites, également d’origine slave, désigne les habitants des régions marécageuses.

 

 

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installées au milieu d’une population grecque, elles éprouvent encore au XIVe siècle le besoin de rappeler leur origine ethnique; elles maintiennent les formes anciennes de leurs noms (Spanis, Slabouris, Kopôgis), dont elles voudront, semble-t-il, se débarrasser par la suite (Spanos-Hispanos, Abouris, Kompis). Autrement dit, dans l’inscription d’Oitylon, le terme Mélingues est employé de la même manière que par Constantin Porphyrogénète dans le fameux passage du De administrando imperio consacré aux Slaves du Péloponnèse (1), et par le rédacteur de la Vie de saint Nikôn le Métanoeitë (2), pour qui les Mélingues sont des «Myrmidones» (3), nom attribué par les Byzantins aux Slaves et surtout aux Bulgares (4).

 

Ainsi l’inscription d’Oitylon, complétée par celle de Kampinari, apparaît particulièrement intéressante pour les relations des Mélingues, peuplade indisciplinée et, dans le passé, souvent rebelle, avec les autorités byzantines du XIVe siècle. La fonction et les titres de Constantin Spanis, connus par l’inscription de Kampinari, et la manière de désigner l’empereur régnant, dans l’inscription d’Oitylon, montrent que les Mélingues étaient à ce moment des serviteurs fidèles de l’empire, et fournissaient meme des cadres à l’administration byzantine de la région. Leur attachement à la maison des Paléologues, et notamment leur obéissance à l’égard d’Andronic II, a été remarquée par Geoffroy d’Annoy, baron Franc du Péloponnèse (5). Leur assimilation, leur fusion avec la population grecque de la région du Taygète doivent remonter à cette époque.

 

 

Hélène Ahrweiler-Glykatzi.

 

 

(1) Constantin Porphyrogénète, De administrando Imperio, éd. Moravcsik-Jenkins, pp. 232-235, chap. 50, et tome II (1962), Commentary, pp. 182-187.

(2) N. Hell., t. III, 1906, p. 200; à noter, ibid., p. 228, la mention d’un Σλαβοχώριον aux contreforts du Taygète.

(3) S. Kougéas, op. cit., pp. 25-20; G. Moravcsik, Byzantinoturcica2, Berlin, 1958, t. II, s.v.

(4) A l’encontre de S. Kougéas, op. cit., p. 13, il faut admettre que dans le XIVe siècle le terme Mélingues, outre le sens géographique qu’il a acquis, garde encore son premier sens ethnique. Il est employé pour désigner les descendants hellénisés des Slaves installes dans la région du Taygète.

(5) Cité à ce propos par D. Zakythinos, op. cit., t. II, p. 28.

 

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